Les conférences du 12 juin : Faye-sur-Ardin et Saint-Génard de Nossay
Double conférence le samedi 12 juin, dans la salle des mines.
Faye-sur-Ardin
Emmanuel Barbier a présenté la fouille de sauvetage de Faye sur Ardin, effectuée dans des conditions difficiles en plein hiver.
A proximité de l'église, qui est isolée en pleine campagne à 500 mètres du bourg, on repère un tronçon de voie antique, réaménagé vers la fin de l'antiquité puis durant le haut moyen-âge, abandonné vers l'an mil. Cette voie était inconnue jusqu'à présent, on ne sait où elle mène.
A partir de l'époque mérovingienne apparaissent des enclos et des cabanes, ainsi que des groupes de sépultures familiales.
une tombelle à murets
Enfin, aux alentours de l'an mil, parmi de nouveaux types de cabanes excavées sur solins, un bâtiment un peu plus grand et plus riche en mobilier que les autres (verre à vitre, fragment de calice), cependant que les sépultures se rassemblent et s'ordonnent en rangées régulières.
ce qui reste d'une cabane excavée aux murs installés sur solins.
Dans ce paysage du haut moyen-âge, plus d'une centaine de silos souterrains, concentration tout à fait exceptionnelle, et de nombreuses meules à bras. Les prélèvements effectués dans les silos ont permis de déterminer divers types de céréales, ce qui suggère une culture de méture (mélange de seigle, d'orge, de froment) permettant de limiter les risques de mauvaise récolte.
Le site semble avoir été abandonné peu avant la construction de l'église romane actuelle, datée du XIIème siècle.
Emmanuel Barbier suppose qu'il y a eu regroupement de l'habitat autour de la motte féodale, qui a disparu mais devait se trouver au centre du bourg actuel.
Saint-Génard de Nossay
Patrick Bouvart et Gérard Bodin ont présenté la fouille du cimetière et du prieuré de Saint-Génard de Nossay, débutée en 2004 et qui doit encore durer au moins deux ans.
Sur le côté de l'église actuelle se superposent dans une grande complexité des niveaux d'occupation couvrant au moins une dizaine de siècles.
D'abord quelques vestiges épars d'occupation antique (tuiles imbrices et tegulae.)
Puis des rangées de sarcophages de type "mérovingien" (non datés pour l'instant), ainsi que des sépultures (peut-être un peu plus récentes) en pleine terre, en tombelles à murets, ou en cercueils de bois.
Vers le XIIIème siècle, aménagement d'une cour de terre battue et construction d'un bâtiment (le prieuré), qui semble avoir été remanié et agrandi au XVème siècle, avant de subir une destruction définitive vers 1569, au cours des guerres de religion.
des murs construits sur des rangées de sarcophages
De nombreux aménagements (murs, massif de pierre, cavité avec escalier) n'ont pas encore pu être datés ni expliqués. C'est pourquoi la fouille se poursuivra ces prochaines années, avec plusieurs sondages hors du périmètre initial.
prochain rendez-vous le samedi 3 juillet :
l'archéologie des souterrains
Jean-Marc Bégaud et Jacky Sarrazin, qui ont entrepris un inventaire des souterrains-refuges de la Vendée, viendront nous présenter le résultat actuel de leurs explorations et de leurs analyses.